“Enquanto tudo queima” é uma exposição que marca o retorno do Museu de Arte Contemporânea do Paraná às atividades presenciais após um longo período de interrupção da realização de exposições de acervo devido à pandemia do novo coronavírus. Nesta mostra, o MAC Paraná dá sequência à proposta de exposições de mixagem, nas quais acervo e artistas convidados entram em diálogo sobre temas urgentes do nosso tempo.

Esta exposição toca na temática da pandemia de Covid-19 pensando a solitude dos meses de isolamento, a necessidade da interrupção de projetos em curso e as mais recentes preocupações com a crescente crise ambiental e climática. Chamamos o público mais uma vez para uma importante reflexão sobre o momento presente, tão cheio de urgências.

O Museu de Arte Contemporânea do Paraná agradece o imenso esforço de toda a sua equipe para a realização desta mostra. Agradecemos também o suporte da Associação de Amigos do Museu de Arte Contemporânea do Paraná e do Consulado Geral da França de São Paulo, que apoiou com o empréstimo de duas obras do Centre Pompidou - o início de uma parceria com o MAC Paraná que deve dar muitos frutos.

Direção MAC Paraná

“Pendant que tout brûle” est une exposition qui marque le retour du Musée d’Art contemporain du Paraná aux activités en présentiel après une longue période d’interruption de la réalisation d’expositions des collections en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Avec cette exposition, le MAC Paraná reprend sa proposition d'expositions mixtes dans lesquelles ses collections et les artistes invités engagent un dialogue sur les thèmes urgents de notre temps.

Cette exposition aborde le thème de la pandémie du Covid-19 face à la solitude des mois d’isolement, à la nécessité d’interrompre les projets en cours et aux plus récentes inquiétudes concernant la crise environnementale et climatique croissante. Nous appelons le public une fois de plus à une importante réflexion sur le moment présent, si chargé d’urgences.

Le Musée d'art contemporain du Paraná est reconnaissant de l'immense effort de toute son équipe pour la réalisation de cette exposition. Nous remercions également le soutien de l'Association des Amis du Musée d'Art contemporain du Paraná et du Consulat général de France à São Paulo, qui nous a appuyés en nous prêtant deux oeuvres du Centre Pompidou - le début d'un partenariat avec le MAC Paraná qui devra porter de nombreux fruits.

La Direction MAC Paraná

Pendant que la maison brûle on peut dire la vérité sans risquer d’être entendu

Le 08 octobre 2021, le Brésil a atteint 600 000 morts dus au Covid-19. Une tragédie annoncée, qui s’est conjuguée à une forte sécheresse, associée à des incendies, à la nouvelle que notre action néfaste sur la planète est déjà irréversible; une crise politique et sanitaire. L’augmentation du chômage et l’entrée du Brésil à nouveau dans la carte de la faim. Des indices inquiétants qui prennent immédiatement nos sens et nous mènent à une série de conséquences face à la réalité vécue aujourd’hui sur le territoire brésilien.

Il y a presque deux ans, le mot normal a cessé d’être un adjectif pour devenir un désir. Dans quel contexte la normalité est-elle possible ? Nos relations sociales ont été adaptées à l’environnement virtuel. Notre contact avec l’art s’est fait intégralement par les écrans de portables et d’ordinateurs. Face à tant d’incertitudes, certaines questions fondamentales semblent émerger de ce moment de lacunes : Comment reprendre tous les projets interrompus ? Et honorer toutes les vies perdues ? Et qu’en est-il de l’impact environnemental résultant de l’utilisation des téléphones portables provenant de l’exploitation et de l’extraction des ressources naturelles ? Et les nombreuses heures d’exposition à tant d’équipements électroniques ? Comment pouvons-nous accepter que la destruction de l’environnement soit sans retour ? Comment continuer à croire en un monde dans de telles conditions, sans tomber dans les fantasmes ou l’aliénation individuelle ou même collective ? Comment continuer d’avancer ?

La science a appelé cette intervention humaine l’Anthropocène. Et Ailton Krenak nous rappelle que « l’anthropocène a un sens incisif sur notre existence, notre expérience commune, sur l’idée même de ce qui est humain. Notre attachement à une idée fixe du paysage terrestre et de l’humanité est la marque la plus profonde de l’Anthropocène. » Notre idée du monde, celle qui sépare l’humanité de la nature - comme si nous n’étions pas la nature - nous a peut-être emmenés ici. Et depuis quand sommes-nous attachés à cette idée fixe ? L’artiste Hélio Leites nous donne un indice dans son œuvre intitulée « Colomb - 500 ans de duperies ». Pour répondre à la question « depuis quand la maison brûle-t-elle ? » nous prenons l’année 1492, l’arrivée des Européens aux Amériques, comme un point d’inflexion. Le moment exact où l’on commence à mettre le feu au monde.

Quel est le point commun entre ces questions et cette exposition ? Le fait est que l’art s’est placé au centre de la dispute symbolique dans le pays. Que ce soit pour réécrire l’histoire ou pour la construire, les artistes semblent reprendre avec véhémence le caractère politique du langage poétique. Ayant ce fait comme prémisse, nous cherchons dans la collection du MAC Paraná des artistes qui indiquent des chemins et qui suscitent des provocations. Aux voix de la collection s’ajoutent celles des artistes invités qui enrichissent  le débat et nous aident à esquisser des essais nous conduisant vers la lumière des réponses à des questions qui semblent intemporelles, face au feu qui brûle notre maison depuis des siècles.

Krenak nous avertit également de la peur que nous avons des irréversibilités et ce que les interférences écologiques nous signalent depuis longtemps. La peur de tomber dans un abîme est un obstacle au mouvement qu’il faudrait faire. Car la peur de tomber semble être l’ombre qui nous sépare de l’abîme, désormais annoncé, alors qu’en fait, nous y sommes déjà, à son intérieur; ce que nous ne voyons tout simplement pas, c’est la récurrence des faits qui nous ont menés à la chute. En consonance, Agamben souligne que « Nous séparer de notre passé est la première ressource du pouvoir », néanmoins, il n’y a ni nouveauté historique pour décrire ce que nous témoignons au moment présent ni amnésie collective. Dans ce sens, Agamben propose que « Une culture qui sent venir sa fin, désormais sans vie, cherche à gouverner comme elle peut sa ruine à travers un état d’exception permanent ». Est-ce l’état dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui ? On avance tout simplement, malgré… 

Nous ne pouvons pas prendre en charge la responsabilité de donner des réponses si complexes, mais nous proposons des questions face à ce qui nous est présenté :  la possibilité d’une action alternative suite à l’apathie et à l’inertie vis-à-vis des faits. 

Ce commissariat d’exposition se lance dans une réflexion sur le moment présent, bien que n’ayant ni horizon ni lumière au bout. En concevant cette exposition comme un espace de construction narrative et de puissance éducative, nous utilisons la métaphore du feu pour réfléchir sur ce moment, sur les incendies réelles et symboliques et pour constater que nous arrivons à un point de non-retour, d’éclatement de toutes les questions que nous ne saisissons que par l’accomplissement du feu. 

Cependant, en quoi cela vous concerne-t-il encore ?

Ce qui brûle quotidiennement, notre histoire et nos corps, n’est pas restituable.

Ana Rocha et Ué Prazeres

Enquanto Tudo Queima

Pendant que tout brûle

Curadoria

Commissaires

Ana Rocha

Ué Prazeres

Produção

Production

Ana Rocha

Cirillo Jose Basso

Montagem

Montage

Diogo Duda

Juliano Carneiro

Cenografia

Scénographie

Equipamentos de áudio e vídeo

Équipement audio et vidéo

Lumen Audiovisual

Identidade visual

Identité visuelle

Paulo Zottino

Rita Solieri Brandt

Traduções e versão em francês

Traductions et version en français 

Sandra Moreira

Registro fotográfico

Crédits photographiques

Kraw Penas